- J'ai eu la chance avec mon mari et des amis, d'assister en comité restreint (une centaine de personnes) à une dégustation croisée de vins et de légumes, avec au préalable une présentation de ces produits du terroir amoureusement produits par deux artisans passionnés.
Les légumes joliment installés sur une table, aussi beaux que bons (puisque nous avons pu en savourer quelques variétés peu connues très légèrement cuits à la vapeur), nous furent présentés par leur maraîcher en la personne d'Olivier Durand, qui après une formation d'ingénieur agronome et après avoir découvert les différents mode de culture en voyageant à travers le monde, est revenu s'installer à côté de Nantes pour cultiver 5 000 m2 de terre et y produire des légumes oubliés que s'arrachent les plus grands chefs étoilés. J'ai bien sûr acheté le livre "Légumes" de JF Mallet aux éditions Hachette Pratique (avec des magnifiques photos et recettes faciles avec les légumes de saison) qui présente plusieurs maraîchers dont Olivier Durand, et qui nous fut dédicacé et tamponné avec une betterave noire d'Egypte. J'ai déjà testé ce week-end 2 recettes du livre: ultra-simple et nos invités ont bien apprécié.
Ensuite, Richard Leroy, vigneron, passionné également par son métier, nous expliqua quel avait été son cheminement pour parvenir à produire son superbe vin blanc sec sur ses 3 ha seulement de Coteaux du Layon. Vous pouvez retrouver son histoire dans la Bande Dessinée "Les Ignorants" d'Etienne Davodeau. Pour voir le début de la BD,c'et par ici.
J'ai pu leur parler ensuite en tête-à-tête, leur poser des questions et les écouter parler de façon plus personnelle de leur passion.
Tous nos remerciements au Fonds de dotation de la Chardière Saint Jean, et plus particulièrement à Fabienne et Philippe.
- Je me suis dit que je devais mettre à l'honneur une jeune maraîchère d'une trentaine d'année, chez qui je vais régulièrement cueillir et acheter mes légumes et qui est située ici.
Estelle Hul*lein, avait ce rêve de potager de grande taille depuis toute petite, mais ses parents la freinèrent pensant que ce n'était pas forcément ce qu'il y avait de plus sûr pour assurer son avenir, il en fut de même pour d'autres activités artistiques telles que le dessin, la sculpture... Estelle se résolut donc à prendre la voie de l'Université et des lettres plus particulièrement. Mais, ce n'était pas sa voie... Alors, elle devint accompagnatrice en tourisme équestre, se rapprochant progressivement de son dessein... un métier qu'elle finit par quitter en partie, sentant là-aussi que ce n'était pas exactement ce à quoi elle aspirait, manquant d'indépendance et d'avenir. Elle entreprit une formation en maraîchage (BP REA en agriculture biologique)en 2008 et eu l'opportunité d'acquérir un terrain près de l'endroit où elle avait grandi avec des conditions idéales pour passer rapidement au label Bio.
Estelle Hul*lein gère donc seule, depuis fin mai 2012, un terrain de 1,8 ha sur lequel elle cultive une quarantaine de légumes (sans compter les différentes variétés) et des petits fruits (fraises et framboises) sur l'année. Le maraîchage en cueillette se développe de plus en plus car le consommateur accède directement à la source du produit, voit sa qualité et profite pleinement de sa fraîcheur.
Le travail est différent chaque jour et dépend beaucoup de la météo et de l'affluence ou non des clients cueilleurs. Estelle regarde les prévisions météo de différents organismes et sait maintenant à peu près bien les interpréter.
En arrivant chaque matin sur le terrain, pas si tôt que cela finalement, contrairement à ce que je pensais... , Estelle fait un état des lieux, surveillant les éventuelles invasions d'insectes, maladies qui peuvent tout dévaster rapidement et il s'agit alors d'intervenir très vite, en laissant de côté les activités qui étaient au programme de la matinée. Il faut aussi ouvrir ou non les serres, gérer l'humidité, pas trop, ni trop peu...
Concernant l'avenir de l'exploitation, Estelle Hul*lein aimerait faire partie d'une AMAP (Association pour le Maintien d'une Agriculture Paysanne)afin de proposer des paniers aux familles du secteur, ce qui lui garantirait un revenu sûr et fiable. Mais pour y parvenir, cela demandera encore plus de travail car il faudra passer de 2 cultures par an à 4, afin de produire toute l'année des légumes et petits fruits en quantité et variété suffisante, le but étant de trouver une adéquation entre la production et la demande des consommateurs.
Et Estelle n'a pas perdu sa passion des chevaux puisqu'elle propose également des animations équestres et des balades.
Récoltes en août:
Une partie de la semaine dernière: